Digital Fragments 419 by Denis Leclerc, progressive abstract digital artwork showing early stage with fluid ribbon-like forms and emerging column structure.

Oeuvre en chantier 2

Œuvre en chantier — Digital Fragments 419

En premier lieu, quand j’ai entamé Digital Fragments 419, je n’avais pas de direction précise. Très vite pourtant, tout le travail s’est concentré dans le coin supérieur droit. Ensuite, les formes y ont pris corps sous la forme de rubans, comme s’ils cherchaient à se déployer dans cet espace resserré. Peu à peu, une ligne sinueuse s’est imposée, presque une colonne vertébrale, qui structure maintenant toute la composition.

Ce que je constate, c’est que ma démarche est résolument plasticienne. Je n’éprouve pas le besoin de justifier ce que l’image construit. La qualité picturale doit s’imposer par elle-même, sans discours. Comme si la beauté, en soi, n’avait pas à être défendue — elle se manifeste lorsqu’on lui fait de la place.

Dans l’étape finale de Digital Fragments 419, cette dynamique me paraît accomplie. La colonne mouvante devient l’axe visuel, tandis que le reste du champ respire en contrepoint, plus feutré, presque en suspension. J’ai choisi de ne pas refermer davantage l’image, pour préserver cette tension fragile entre le dense et l’aéré. À ce stade, en faire plus aurait risqué de rompre cet équilibre.

La beauté n’a besoin ni défense ni mots —
elle aimante le geste, elle traverse la toile.
Le fragment se resserre, mû par son seul élan.
Une colonne s’élève, sinueuse, vivante.
L’abstraction se dépouille et touche à l’essentiel.

— Ego Klar

En résumé, cette œuvre fait partie de ma série en cours Ethereal Solid, où je poursuis une recherche sur l’abstraction numérique. Chaque fragment explore un dialogue entre geste libre, structure émergente et tensions visuelles. Avec Digital Fragments 419, j’ai cherché à pousser cette approche vers un équilibre plus fragile, où la densité se confronte au vide.

Le processus documenté ici illustre ma manière de travailler : laisser l’image se construire lentement, en acceptant les glissements et les résistances du geste numérique. Ce journal en rend compte étape par étape, en partageant à la fois l’évolution plastique et la réflexion qui l’accompagne.